mercredi 23 novembre 2011

De l'apprentissage de l'anglais

Cher internaute,

Aujourd’hui, je vais parler de l’anglais, et du français.

Comme tu le sais, je ne suis pas venu en Nouvelle Zélande uniquement pour sacrifier mon crédit à grands coups de bières locales, ni pour jouer au ping-pong ou conduire dans le mauvais sens. Pas même pour draguer les jolies blondes, au risque d’en décevoir certain(s). L'objectif initial était un peu d'apprendre l'anglais.

Sans conteste, l'apprentissage ici est bien plus efficace que tout ce que j'ai pu connaitre auparavant. Cependant, soyons clairs. Tu connais la phrase : "Trois mois dans un pays anglophone, et complètement bilingue tu seras !" Balivernes. J'arrive au terme de ma 8ème semaine, et même si, effectivement, j'ai rapidement gagné en aisance, je suis encore loin d'avoir une conversation fluide et normale avec un kiwi (une fois encore, je ne parle pas de piaf, mais des autochtones). Mes faiblesses grammaticales accumulées durant de longues années me rattrapent chaque fois que j'essaie d'avoir un discours un peu développé. Et autant les discussions avec les autres étudiants sont presque normales, autant chaque contact avec un anglophone véritable nous rappelle que nous avons encore du chemin devant nous.

Point de découragement pour autant, il reste du temps ! Et puis mon prof est positif sur ma progression, quoiqu’il ait souligné que mon anglais reste très ‘French’. En même temps, je suis français, hein. Je bois du vin, je mange du fromage et des escargots, je porte un béret et je suis un super cuisiner (je reviendrai là-dessus). Je suis incapable de prononcer le H de ‘have’, ou le th de ‘though’, et pourtant, les gens comprennent ce que je dis.

Une observation fort déplaisante que je ne suis pas le seul à avoir faite, est que toute exposition prolongé à notre langue maternelle nuit gravement à notre efficacité anglophonique. Je vous donne un exemple. L’autre jour, j’avais rendez-vous avec un autochtone pour un stage. Naturellement, je suis arrivé avec 20 minutes d’avance, lui avec 45 minutes de retards. Ce qui m’a laissé pas mal de temps à attendre, en compagnie de deux stagiaires, dont un français. Comme c’est une manie avec tous les français que je croise (franchement, je les évite maintenant !), il s’est mis à me parler en français. J’ai tenté de ramener la conversation en anglais, ne serait-ce que par politesse pour la stagiaire néerlandaise qui essayait vainement de suivre, mais en vain bien sûr. Quand est enfin arrivé mon interlocuteur, et qu’il s’est décidé à engager l’entretien, toutes mes idées sortaient en français, et repasser à l’anglais m’a demandé un véritable effort.

Même constat, plus dramatique (ceux qui me connaissent vont vite comprendre), avec la musique. J’ai rapidement noté que lorsque j’écoutais de la musique en français dans le bus pour aller à l’école, le début des cours et/ou les conversations avec les gens le matin (déjà que je n’aime pas parler matin…) étaient beaucoup plus difficile. (Il parait que c’est le même problème avec le japonais, il parait).

Donc dans une optique d’immersion totale et de gain d’efficacité, j’ai tout simplement d’arrêter temporairement d’écouter de la musique en anglais. Sauf que, faisons la liste de mes groupes/chanteurs préférés : Mano Solo, français. La Ruda, français. Debout sur le Zinc, français. Maximum Kouette, essentiellement français. Ska-P, espagnol. Syrano, français. Les HDL, français. Les ogres français. Babylon Circus, la rue Kèt, les Croquants, Les têtes Raides, Louise Attaque, Yves Jamait, tous français ! Brel, belge, hourrah. Etc… J’ai vite mesuré le vide sidéral de ma bibliothèque musicale privée des chansons françaises.

J’ai tout de même réussi à trouver quelques titres à mettre sur mon MP3 : Eminem, Boney-M, les Beatles, Bob Marley, une chanson de Syrano, trois chansons de la Mano. Voilà, ça ne va pas loin. J’exagère, j’ai trouvé quelques titres de rock que je supporte, j’ai retrouvé Madness, et je peux ajouter à cela Muse, Mika, et autres fantaisies de cet acabit. En me forçant bien, ma playlist « anglais » comporte 287 titres.

J’ai donc décidé de me plonger dans la musique locale. Bien qu’il n’y ait qu’un seul diato en vente dans tout le pays (à Christchurch, pas de bol), et probablement pas une seule école qui l’enseigne (ou alors il est temps pour elle de découvrir internet !), je garde espoir de trouver des musiques sympas. Il se trouve qu’en effet, j’ai entendu quelques titres sympas sur ‘Kiwi FM’. Ma joie a cependant été de courte durée, ne pouvant ouvrir le player sur mon ordinateur, ce qui signifie que si je veux renouveler l’expérience, il me faudra à nouveau affronter les claviers QWERTY de l’école.


Bon je m’égare, tout ça parce que je n’ai pas envie d’aller dormir. Je résume les éléments essentiels à retenir, et j’en rajoute quelques-uns inutiles en bonus :

1 - l’anglais, ce n’est pas facile pour votre serviteur, Seb, Séba, S’bastian, Sébastien, etc…

2 – Le sevrage de musique française est une torture, je m’autorise donc deux ou trois titres par jour.

3 – Le diato me manque grave, la preuve, je me suis mis au ‘Air Diato’. Je déchire grave.

4 – L’école est toujours bien, je suis happy.

5 – J’ai appris quelques mots sympas : scallywag, goodly, fellow, drat, fancy, dingbat, et surtout : sycophantically.

Farewell my friends !


Seba

mardi 15 novembre 2011

Coromandel (EN)

Dear friend,

It’s Monday night, and I’m still tired from my week end. So, the morning classes, I mean every classes, have been a bit difficult.

On Friday afternoon, 8 friends, including me, went to rent a car to get to Coromandel. When we opened the door, we realised with terror that the driver seat was… on the right side. Even worst, most of the cars were driving… on the left side of the road. Non against the local habits, I started to drive on the left as well. No so easy, I must say. Just lose your concentration for 5 minutes, and I guarantee you that you will get on the right side. Moreover, a majority of cars are automatic (grrr), and the geography makes the road very tortuous. I think, and please forgive me for this, that the European drive on the right side, and that the kiwi, Australian, and other English drive on the wrong side. Nevertheless, we survive my driving.

First, we went to Whangamata, a small city close to the Pacific. After having dropped our backpack in a backpacker’s, not very luxurious, but really welcoming, we had diner in the city, and finally spent the night in a karaoke-pub. I can say we warmed the atmosphere up. Afterward, we moved to the beach to take a swin, at about 1am (the backpacker’s was just near the beach). Not only we got a pneumonia, we (I mean three of us) decided to wake up at 5.30am to watch the sunrise on the beach. Tough waking up, of course, but this was really rewarding!

After one or two more hours of sleep, we had a kiwi breakfast: Eggs Benedicts for me, which is toasts with bacon, and eggs. I must say I really appreciated this. But the story is not over! Once again, it’s a tortuous road that led you to “Hot Water Beach”. There, the hot magma (about 200°C) a few kilometres under the ground make the phreatic water get hotter. This water gets out at about 60°. So, tourists are suggested to dig holes on the sand, and to lie on this improvised warmed swimming pool. The shop close to the parking can lend you a spade, for no less than 20$. Hot Water Beach, a must-seen in every touristic book is probably one of the best joke of the century. Ok, the phenomenon is intriguing, and it’s quite surprising to put your feet on the sand and get them out very fast because the water is too hot. But soon arrives the disappointment: this happens only on a small surface of the beach, which is crowded with tourists, whom I was happy to belong to. Génial. Moreover, the sea was at a normal temperature for the spring, I mean cold, and anyway, you can’t swim there because of the currents. A thing to know when you come to NZ: it’s an amazing country, but with many traps for tourists.

However, the night was much more interesting. Let me make it short: BBQ + bier + table tennis, in particular a turning game with the 8 of us, plus some other students from the school that joined us, plus a Tchec guy that was in the backpacker’s and that gave us a strong alcohol from his country.

We were obviously in a great shape when we got to the Beach the next morning, to reach our kayaks. We went for a short trip to Cathedral Coves Beach, in a maritime reserve. A lot of sun, a few nice waves, and some blue penguins that sometimes got their head out of the water.

We finally went to Coromandel city and to a railway in the forest. It’s a famous attraction in the region, and a bit strange. The train run during an hour in a very wild forest, and the builder decorated the path with potteries (it’s his job), built some tunnels, bridges, in a very artisanal style. But I think we should have made a hiking instead of the train.

Afterward, we went back to Auckland, and I must say It didn’t took long before I fall asleep.

Dear friend, here ends my article. See you very soon.

Seba.

BTW : three cultural comments.

1 - New Zealanders didn’t invent lukewarm water. Most lavabos have two taps, at 40cm to each other, one for the hot water, and the other for cold water. Practical for the washing, isn’t it ?

2 – Maybe I said it already: Asian have an Asian name, but also, for a number of them, an English name. I think it’s very kind from them to care about our pronunciation (I try to say their name, in vain.)

3 – For many people here, it’s not so easy to say ‘Seb’. As a result, my new nickname is “Seba”. Tough.

Coromandel (plus de photos à venir)

Cher ami,

Nous sommes lundi soir, et je n’ai pas vraiment encore récupéré de mon week-end. Les cours du matin (à savoir tous les cours), ont donc été un peu difficiles.

Vendredi après-midi, 8 compères, dont votre serviteur, sont allés louer une voiture pour se rendre à Coromandel.

Je repasse à la première personne. En ouvrant la portière de la voiture, nous découvrîmes avec stupeur que le siège conducteur se trouvait… à droite. Pis encore, une grande majorité des voitures dans le quartier roulaient sur le côté gauche de la route. Non hostile aux coutumes exotiques des populations locale, je pris le volant, et m’employai à rouler à gauche moi-même. Pas une mince affaire je dois dire. Chasser le naturel et il revient au galop, perdez votre concentration 5 minutes, et je vous garantis que vous vous retrouvez sur le côté droit, ou que vous tournez à droite sans réaliser que vous devez une couper une file pour cela. Ajoutez à ça que la majorité des voitures ici sont automatiques (grrr), et que la géographie impose des routes extrêmement tortueuses, pas facile ! Je maintiens, et pardonnez mon chauvinisme occasionnel, que les européens roulent « on the right side » et que les kiwis, australiens, et autres anglais, roulent « on the wrong side ». Je suis malgré tout revenu vivant.

Nous sommes donc allés dans un premier temps à Whangamata, une petite bourgade au bord du Pacifique. Après avoir posé nos valises dans un backpacker, pas franchement luxueux mais tout à fait accueillant, nous sommes allés manger en ville, et avons ensuite passé la soir dans un pub-karaoké. Autant dire qu’on y a mis de l’ambiance. Une fois bien réchauffés, c’est-à-dire aux alentours d’une heure du matin, nous sommes allé plonger dans le pacifique (le backpacker étant juste à côté de la plage).

Non content d’avoir attrapé une pneumonie, nous (ou plutôt trois d’entre nous) avons décidé de nous réveiller à 5h30 pour aller admirer le lever du soleil sur la plage. Réveil douloureux, ça va de soi, mais belle récompense, incontestablement.


Nous avons ensuite dormi encore une heure ou deux, puis avons pris un petit déjeuner kiwis : ‘Eggs Benedict’ pour moi, c’est-à-dire toast + bacon + œufs. Je dois dire que j’ai été agréablement surpris. Mais l’histoire ne s’arrête pas là, évidemment ! Après une route tortueuse, une fois de plus, nous voilà à la très fameuse « hot water Beach ». Pour les non-bilingues (amazing !), ça signifie «Eau-chaude-plage). A cet endroit, la lave en fusion (à quelques 200°C) à quelques kilomètres sous terre réchauffe la nappe phréatique qui se trouve juste au-dessus. L’eau ainsi chauffé remonte jusqu’au sol à environ 60°. Les touristes sont donc invités à creuser un trou dans le sable, et se baigner tranquillement dans cette eau agréablement chauffée. Pour se faire, la boutique locale propose de louer des pelles, à rien de moins que 20$. Hot Water Beach, un incontournable dans tous les guides touristiques, est sans doute une des plus belles arnaques du siècle. Certes, le phénomène est intéressant, et c’est assez surprenant d’enfouir ses pieds dans le sable et de les retirer précipitamment parce que l’eau est brulante. Mais la déception arrive vite : le phénomène ne se produit en réalité que sur une largeur d’une dizaine de mètres, envahie par une meute de touriste, dont j’ai eu le plaisir de faire partie. Awesome. Ajoutez à cela que l’eau de l’océan, elle, était à une température bien normale pour le printemps, et que de toute façon la baignade est très fortement déconseillée. Une bonne chose à savoir en venant ici : c’est un pays magnifique, mais plein de pièges à touristes.

La soirée, en revanche, a été beaucoup plus intéressante. Permettez-moi de faire court : barbecue (BBQ) + bière + ping pong, notamment une magnifique tournante avec tout le groupe, plus d’autres étudiants de l’école qui nous ont rejoint, plus un tchèque qui logeait dans le même backpacker, et qui s’est joint à nous après nous avoir fait boire la gnôle de son pays.

C’est donc frais et dispo que nous nous sommes rendus le lendemain matin sur la plage, pour rejoindre nos kayaks, et entreprendre une petite balade vers la plage de Cathédrale Coves, dans une réserve maritime. Beaucoup de soleil, quelques vagues sympathiques, et des ‘blue penguins’, qui sortaient de temps en temps leur tête de l’eau claire.

Nous avons terminé par une petite balade en petit train dans une forêt près de Coromandel Ville. Attraction assez réputée dans le coin, et assez curieuse. Le train circule pendant une heure au milieu d’une forêt très sauvage, ou le constructeur s’est amusé à placer de nombreuses poteries (c’est son métier), à construire des tunnels, des ponts, des aiguillages en tout genre, le tout dans un style très artisanal. Je maintiens cependant que ça aurait bien valu une petite rando, plutôt que de rester assis sur un siège.

Après cela, nous sommes retournés à Auckland, et je dois dire que je n’ai pas mis longtemps à tomber de sommeil.

Cher ami, j’achève ici mon article. A très bientôt.

Séba

PS : trois remarques culturelles.

1 – Les néo-zélandais n’ont pas inventé l’eau tiède. C’est ainsi que la plupart des lavabos ont deux robinets, à facilement 40cm de distance l’un de l’autre, l’un pour l’eau chaude, et l’un pour l’eau froide. Eau bouillante, eau glacée, fais ton choix camarade. Pratique pour la vaisselle.

2 – Je l’ai peut-être déjà dit : les asiatiques ont un nom asiatique (normal), mais aussi, pour beaucoup d’entre eux un nom anglais. Je trouve ça très sympathique de leur part de se soucier de notre difficulté à prononcer leur vrai nom (j’ai essayé, mais c’est pas la peine…).

3 – Pour pas mal de monde ici, ce n’est pas si facile de prononcer « Sèb ». Mon nouveau surnom est donc Séba. Dur.